Articles sculptés et laqués de Kamakura

Lorsque le bouddhisme zen a été instauré en provenance de Chine durant la période Kamakura (1185-1333), nombre d’objets d’art et d’artisanat ont été importés simultanément. Les sculpteurs d’images bouddhistes et les menuisiers qui ont bâti des sanctuaires et des temples ont subi l’influence des objets en laque sculptés appelés tsuishu et tsuikoku qui figurent parmi ces importations chinoises.
Un nouveau style de laque propre à Kamakura a été inventé par ces artisans qui se mirent à laquer des carcasses en bois sculptées à la main. Au début, les gros récipients destinés à la combustion de l’encens dans les temples bouddhistes zen provenaient principalement de la fabrication de ces produits, mais peu à peu, la variété des produits a augmenté pour intégrer des ustensiles à thé, en parallèle avec la popularité de la cérémonie du thé en fin de la période Muromachi (1333-1568). Ce n’est cependant qu’au début de la période Meiji (1868-1912) que les articles de la vie quotidienne à Kamakura Bori sont apparus.

Kamakura Bori a certaines qualités très particulières que l’on ne trouve dans aucune autre laque. La technique qui souligne l’effet tridimensionnel de la sculpture par application d’une encre noire nommée makomo sumi sur la laque vermillon en est une. Les motifs expressifs de la sculpture sont également transmis avec force grâce aux techniques de sculpture uniques. Les plateaux, assiettes, dessous de verre, bols et boîtes de toutes dimensions constituent aujourd’hui le fondement de cet artisanat.

Caractéristique

Le caractère unique de Kamakur-bori se traduit par des motifs vigoureux et puissants dont la forme semble sauter de la surface. Ces motifs sont animés par des méthodes de sculpture spécifiques, et une application de charbon de Makomo sur une laque rouge renforce l’effet tridimensionnel et donne un résultat que l’on ne trouve nulle part ailleurs.

Fabrication

Les trois étapes principales de Kamakura-bori sont la mise en forme du socle en bois, la sculpture, ensuite le revêtement. Des techniques originales sont employées pour laisser des traces de couteau aux endroits dépourvus de motifs, et pour disperser du charbon ainsi que de la poudre de riz sur la pièce lorsque la laque a été peinte, mais avant d’avoir séché, et des boules de suie servent également à assombrir la laque rouge lors du séchage.
Toutes ces techniques se conjuguent pour conférer à Kamakura-bori une finition brute et vieillie. Les sculptures sont réalisées dans le bois de l’arbre de Judas japonais, qui est souple et facile à modeler. Les trois grandes techniques de modelage du bois sont les suivantes : Hikimono-kiji - découper le bois en utilisant un tour à bois, Sashimono-kiji - monter des planches de bois en utilisant la menuiserie, et Kurimono-kiji - sculpter la forme à partir d’une planche de bois.

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