Papier Sekishu

Shimane

Alors que l’Engishiki, un document de la période Heian (794-1185) relatif au protocole des tribunaux, fait allusion au Sekishu, le Kamisuki Chohoki, un « Guide de production du papier » paru en 1798, mentionne plus directement le papier. Il indique que lorsqu’un Kakinomotono Hitomaro a occupé le poste de protecteur dans la province d’Iwami (préfecture de Shimane), il a appris aux populations à produire du papier.
Le Sekishu Washi se fait sans relâche depuis près de 1 300 ans. Au début, il était fabriqué par les agriculteurs pendant leur loisir, mais il est devenu progressivement un travail spécifique et aujourd’hui, le papier est encore fabriqué avec les mêmes savoir-faire et techniques qu’autrefois.

Les papiers fabriqués à la main sont légèrement différents suivant la source de fibres végétales. Les longues fibres du papier kozo lui confèrent une grande solidité et souplesse. L’autre beau papier souple est le mitsumata, qui est enseigné et possède un léger lustre. Le papier ganpi, brillant, est encore plus souple et peu apprécié des insectes voraces. Produit en quantité importante, le papier kozo était jadis réservé pour les livres de comptes des marchands, qui ne tardaient pas à les jeter dans leur puits si un incendie se déclarait, conscients que la solidité du papier était suffisante pour résister à une aspiration. On fabrique aujourd’hui du papier pour les paravents shoji, du papier pour calligraphie, du papier à lettres, des enveloppes et des cartes postales, des cartes de visite et de nombreux autres objets qui ont chacun un cachet particulier.

Caractéristique

Le papier de mûrier est le plus résistant en raison de ses longues fibres. Le papier Mitsumata (edgeworthia chrysantha) est fragile et élastique avec un lustre doux. Le papier Ganpi est le plus délicat, d’aspect brillant et insensible aux dommages des insectes. Le papier de mûrier de grande diffusion servait autrefois aux marchands pour leurs registres comptables. Il est si solide qu’en cas d’incendie, il pouvait sans danger être jeté à l’eau sans subir de dommages.

Fabrication

Les fibres libériennes recueillies sur des plantes comme le mûrier, le mitsumata (edgeworthia chrysantha), le ganpi, etc. sont mêlées à de la soude et portée à ébullition. L’eau utilisée pour dissoudre les fibres est alors rendue très visqueuse par mélange avec un matériau mucilagineux fabriqué à partir des racines du tororo aoi (hibiscus). Le papier est alors réalisé selon une procédure baptisée « nagashi-suki » dans laquelle des outils en filet de bambou appelés « takesu » et « kayasu » servent à remuer le liquide contenant les plantes brutes. Le procédé est achevé par le séchage au soleil ou au moyen de plaques de fer.

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